Comment vaincre le sentiment de solitude ?
Peut-on vaincre le sentiment de solitude ?
La solitude touche tout le monde. Elle est le propre de l’existence humaine. Toutefois, certaines personnes sont plus susceptibles de la ressentir voire d’en souffrir.
C’est le cas notamment des personnes dépressives, qui souffrent d’anxiété ou de phobie sociale, les personnes hypersensibles ou de type HPI (Haut Potentiel Intellectuel) y sont également sujettes.
Enfin certaines périodes de la vie peuvent renforcer un sentiment de solitude: L’adolescence, le baby blues, la retraite, la fin de vie, l’expatriation ou l’immigration, le deuil, etc. sont des périodes qui mettent à mal notre équilibre mental et à travers lesquelles nous pouvons ressentir plus d’incompréhension de la part de notre entourage et de surcroit une certaine solitude.
Heureusement, il existe des moyens de faire face à ce sentiment de solitude qui nous fait parfois un peu trop souffrir. Voyons donc comment vaincre de sentiment de solitude.
En comprenant mieux comment fonctionne mon cerveau, je permets aux émotions positives de s’installer et de reprendre le dessus sur les émotions négatives.
Quelques pistes pour vaincre le sentiment de solitude :
• Faire de sa solitude une force
Lorsque je me sens seul, il peut être intéressant d’observer mes pensées. C’est une manière de travailler sur nos perceptions. Car nous avons plus de 6000 pensées par jour et on ne peut s’attarder sur chacune d’elles. Par contre, on a le choix de les écouter ou de les mettre de côté si elles ne nous sont pas utiles ou si elles sont nocives. Pour cela, j’analyse mes pensées :
- À quoi ressemblent-t-elles ?
- Sont-elles positives ou négatives ?
- Les pensées négatives prennent-elles trop de place?
- Comment faire plus de place à mes pensées positives ?
- Pourrais-je accorder moins d’importance à ces pensées négatives ? Dérangent-t-elles vraiment mon quotidien ? Pourrais-je les mettre de côté ?
- Et si j’essayais de me concentrer sur des pensées plus agréables et d’observer les effets, ce qui se passe en moi ?
Notre cerveau fonctionne avec des habitudes que nous avons intégré au fil du temps et cela demande effort et patience pour modifier ces automatismes.
En vous offrant ce temps d’observation, vous pouvez vérifier que vos pensées utilisent bien la place qui doit leur revenir. Comme nous sommes durs avec nous même, les pensées négatives, plus fortes, auront tendance à nous envahir davantage et gruger en nous beaucoup plus d’énergie. S’ensuivent alors de la fatigue, une diminution de l’envie et une spirale vers plus d’enfermement et de solitude.
En entrainant votre cerveau à évacuer les pensées négatives et à vous concentrer sur les positives, vous ouvrez la porte à une plus grande indulgence pour vous-même.
À force, vous pourriez bien réaliser que la solitude, ce n’est pas si mal !
• Utiliser des mécanismes de projection
Il s’agit ici de vous projeter dans une situation qui vous fait habituellement ressentir de la solitude en essayant de lui trouver des solutions acceptables pour vous. Autrement dit, demandez-vous face à cette situation : Que pourrait-il m’arriver de pire ? Pour y répondre, établissez la liste de ce qui pourrait vous arriver de pire, du plus acceptable au plus redoutable.
Prenons l’exemple d’une réunion avec de nouveaux collègues de travail :
- Je vais rougir
- Je vais balbutier et chercher mes mots
- Je vais ouvrir la bouche mais aucun mot n’en sortira
- Je vais figer sur place
- Je vais être pris d’une terrible envie d’aller aux toilettes
- Je n’aurais pas le temps d’y aller et le pire se produira…
Revenez maintenant au « pire le plus acceptable », dans notre exemple « je vais rougir ». Est-il toujours aussi insurmontable ? Vous l’aurez compris, l’idée est de prendre conscience que le pire peut toujours être pire et ainsi relativiser la situation.
Ensuite, pour contrecarrer chacun des points listés, demandez-vous : Qu’est-ce que je peux mettre en place afin que les éléments sur ma liste, ne se produisent pas?
Ici, vous allez trouver des solutions pour chacun des points. Ainsi, vous ne serez plus dépourvu. Par exemple, si je sens que je rougis, je vais sourire pour détourner l’attention de mes pommettes.
Enfin, appuyez-vous sur vos forces. Pour cela, listez-les pour savoir précisément sur quoi vous pouvez vous faire confiance. Par exemple : Je suis douée pour faire rire. Ou encore, j’adore cuisiner, je vais arriver avec un plat de ma spécialité ça détendra l’atmosphère. Ou bien, je suis sportif, je vais essayer de trouver quelqu’un à qui proposer d’aller courir…
Faites la même chose avec vos points faibles ET trouvez-leur une parade.
En bref, prenez le temps de vous observer.
• S’inscrire à des activités sociales
En faisant la démarche de vous inscrire à une activité sociale, qu’elle soit de nature sportive, artistique, littéraire ou à travers des « meetup » pour les expatriés notamment, ou encore en rejoignant une association qui organise des sorties (randonnées, découverte de la ville, etc.) vous ferez d’une pierre deux coups :
- Vous serez à la fois appelé à réaliser une activité qui vous plait ET
- Vous rencontrerez de nouvelles personnes lesquelles deviendront peut-être de nouveaux amis.
• Choisir une activité de Bénévolat
Des études ont démontré que le bénévolat est une aide précieuse pour ceux qui la reçoivent mais aussi pour ceux qui la donne. En effet, Lorsque nous donnons à autrui (temps, argent, talent…) notre niveau de plaisir est immédiatement satisfait (bien plus qu’avec un bien matériel).
D’autre part, le bénévolat permet d’élargir ses horizons. Il amène à percevoir les choses différemment. Donner du temps et de l’énergie est également une façon de se réaliser, de mettre en valeur ses compétences et ainsi de renforcer son estime personnelle.
• Savoir parler mais également écouter
Lorsque vous rencontrez quelqu’un, il est de bon ton d’entretenir la conversation en lui montrant qu’on s’intéresse à lui. Pour cela, n’hésitez pas à poser des questions ! Même banales, les questions permettent à votre interlocuteur de s’exprimer et vous offre l’occasion d’écouter.
En écoutant ainsi, cela permet de relativiser ses propres problèmes et de les mettre à distance.
• Prévenir ses proches
Rester seul avec ses difficultés peut aggraver votre sentiment d’isolement.
Si le lien avec vos proches est solide et que vous vous sentez à l’aise de le faire, partager votre sentiment de solitude leur témoignera de la confiance que vous leur accorder et vous aidera à vous sentir moins seul.
Si vous ne souhaitez pas en parler avec votre entourage, par honte ou parce que vous ne voulez pas déranger, essayer de parler à un parfait inconnu. Vous pourriez être surpris par les effets!
En effet, dans ce monde ultramoderne, nous sommes éloignés les uns des autres, retranchés derrière nos écrans, agissant comme des boucliers à tout contact humain. Pourtant, parler avec un parfait inconnu, engager la conversation avec son voisin sur le de bus ou lors de votre voyage en train, pourrait bien vous permettre d’en apprendre beaucoup sur l’autre et par ricochet, sur vous-même. Ces « intimités passagères » comme les surnomment, Kio Stark dans son TED Talk intitulé » Pourquoi devriez-vous parler aux étrangers? « [1] sont de véritables expériences émotionnelles.
Eh oui! Il semble bien que nous soyons plus enclins à confier nos problèmes à un étranger. Le sociologue Marius L. Small, évoque plusieurs raisons à cela :
- Nous ne voulons pas embêter nos proches
- Nous ne voulons pas qu’ils se fassent du souci pour nous
- Nous craignons la comparaison,
- Nous aimons croire que nous nous débrouillons mieux que nos proches.
- Nous voulons éviter que nos confidences se répandent chez un autre de nos proches…
Il va même jusqu’à dire que nous préférons éviter de nous confier à nos proches, justement parce qu’ils sont importants pour nous. [2]
• Aller chercher une aide professionnelle.
Enfin, lorsque vos ressources immédiates sont épuisées, aller consulter un psychologue pourrait être la bonne solution pour passer au-dessus de votre sentiment de solitude, aussi intense soit-il.
Ressentir de la solitude relève généralement de difficultés d’adaptation à notre environnement. Et ils sont nombreux les évènements qui peuvent mettre à mal notre équilibre, nécessitant notre capacité d’adaptation : arrivée d’un enfant, expatriation, nouveau travail, rupture, deuil, maladie, etc.
Parfois donc votre solitude sera directement liée au contexte situationnel. Toutefois, celui-ci agira généralement comme un révélateur de tensions plus profondes. Nous avons tous intériorisé des schémas de vie au fil du temps et il peut être utile de mieux comprendre notre fonctionnement psychique face à certaines situations, pour mieux les appréhender et éviter un mécanisme de répétition.
Parfois la solitude ne sera que le symptôme d’un autre trouble de santé mentale: dépression, anxiété, trouble du sommeil, bipolarité, qu’il faudra s’assurer de traiter.
En conclusion, osez réaliser quelque chose par vous-même, vivre une expérience (sportive, artistique, littéraire, musicale, théâtrale, sociale, gustative…), sortir de chez vous et allez à la rencontre de l’autre.
Répéter ces expériences contribuera à rehausser votre niveau de bien-être et diminuera votre sentiment de solitude.
[1] Version complète du Ted Talk de Kim Stark: Why you souhld talk to strangers ?
[2] Choosing Confidants by Craig Lambert
[2] En apprendre davantage sur le professeur et chercheur en Sciences sociales Mario L. Small
Pour aller plus loin : Solitude et la santé mentale : impacts psychologique de l’isolement social
Si vous ressentez des symptômes de détresse, qui vous empêchent de fonctionner normalement et d’assumer vos responsabilités sociales, professionnelles ou familiales, vous pouvez vous faire aider par un psychiatre ou un psychologue. Ne restez pas seul.
Julie Ogée
Psychologue clinicienne et Psychthérapeute
N° ADELI : 449328731
En savoir plus sur ma pratique : www.psy-en-ligne-jo.com