Comment se libérer de l'anxiété sociale ?

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"On n'est jamais timide que dans la mesure où on est vu." Soren Kierkegaard

Qu'est-ce que l'anxiété sociale ?

Nous sommes tous un jour ou l’autre sujet à ressentir de l’anxiété. L’anxiété n’est pas néfaste, elle est même plutôt normale, tant qu’elle ne nous empêche pas de fonctionner. Ainsi, ressentir du trac la veille d’un examen par exemple, ou avant un rendez-vous amoureux, ou lorsqu’on s’apprête à prendre la parole en public, sont des éléments de nervosité relativement fréquents au sein de la population et tout à fait normaux. 

 

Toutefois, quand l’anxiété devient envahissante au point de nous contraindre à mettre en place des subterfuges d’évitement, on parle alors de trouble anxieux caractérisé. L‘anxiété sociale en est un. 

 

En effet, à la différence d’une gêne ou d’une forme de timidité qui sont des traits de caractère, l’anxiété sociale est la manifestation d’une réelle angoisse. Face au regard des autres, cette angoisse entraine une perte de moyens.

L'anxiété sociale : un trouble relationnel

Le trouble d’anxiété sociale (TAS), c’est la peur du regard de l’autre, du jugement. Elle s’apparente à une extrême timidité, gênante voire handicapante. Elle peut se retrouver autant dans la sphère personnelle que professionnelle. On parle aussi de « phobie sociale » ou « phobie des situations sociales »

 

Dans le trouble d’anxiété sociale, la personne craint d’être critiquée, rejetée, de se sentir ridiculisée ou même humiliée. Le simple fait de penser être observé entraine avec elle, une multitude de peurs excessives et irraisonnées. La personne en est généralement consciente sans pour autant être en mesure de les surmonter. Elle va alors mettre en place des mécanismes d’évitement pour ne pas avoir à affronter ses peurs, trop handicapantes.

 

La phobie sociale et les mécanismes d’évitement qui l’accompagnent entrainent un isolement de plus en plus important de la personne qui les subit. Plus la personne va éviter, moins elle sera en mesure de les surmonter.  Par exemple, une personne est venue me voir en consultation car sujette à de l’anxiété sociale envahissante : elle refusait de prendre le bus par peur de devoir parler au chauffeur et d’être aux côtés d’inconnus. Cette situation s’avérait extrêmement handicapante pour elle, car elle ne pouvait faire autrement que de prendre le bus pour se rendre au travail. Face à ce refus, cette personne risquait de perdre son emploi. Honteuse d’elle-même, elle s’isolait toujours plus. Prise dans un cercle vicieux, ses pensées angoissantes devenaient de plus en plus envahissantes.

Prévalence de l'anxiété sociale au sein de la population :

 

Selon la Haute autorité de santé (HAS), l‘anxiété sociale est un trouble relationnel qui pourrait toucher jusqu’à 4,7% de la population française mais qui peut parfaitement se soigner. Pour ce faire, il est important de pouvoir identifier les symptômes de l’anxiété sociale et de comprendre comment elle se manifeste.

Quelques-unes des manifestations qui caractérisent l'anxiété sociale :

Symptômes physiques

L’anxiété peut se traduire par :

 

  • Maux de tête ou de ventre
  • Sécheresse de la bouche
  • Sensation de boule dans la gorge
  • Tachycardie (palpitations cardiaques)
  • Tremblements
  • Sensation de nausées
  • Grincement de dents
  • Besoin constant d’uriner
  • Rougissement
  • Jambes en coton
Trouble de l'attention

L’inquiétude constante qu’éprouve une personne anxieuse fait qu’il est difficile pour elle de se concentrer ou de faire attention lors de l’exécution d’une tâche ou d’une activité. Les activités réalisées sans difficulté auparavant peuvent devenir très exigeantes et presque impossibles à réaliser.

Inhibition

L’inhibition est une limitation fonctionnelle. Autrement dit, pour ne pas se retrouver dans une situation dérangeante, soumise au regard des autres, la personne va préférer s’empêcher de faire des choses en diminuant ses contacts sociaux. L’anxiété sociale est un trouble dit relationnel.

Anticipation anxieuse et troubles du sommeil

Une personne anxieuse va vivre des pensées envahissantes difficilement contrôlables au regard d’une situation ou d’un évènement à venir (anticipation) ou passé. Ces évènements peuvent la tenir éveillée la nuit.

Les pensées sont comme des ruminations mentales. Elles stimulent l’esprit et le corps rendant l’endormissement très difficile ou entrainent des réveils nocturnes suivis d’insomnie.

Comportement d'évitement

Une personne qui vit de l’anxiété sociale aura tendance à adopter des comportements de fuite ainsi qu’une énorme difficulté à s’engager dans les tâches habituelles de la vie quotidienne.

Elle trouvera souvent des excuses pour éviter au maximum toute situation sociale (aller à une fête, au cinéma, au théâtre, etc.).

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Peut-on guérir son anxiété sociale ?

Soigner et guérir son anxiété sociale est tout à fait possible. En revanche, il est essentiel de se faire accompagner par un professionnel de la santé mentale. Après avoir évalué la gravité du trouble anxieux qui vous affecte, ce dernier vous aidera à mettre en place les transformations internes nécessaires à votre mieux-être. 

 

La psychothérapie peut vous être d’une grande aide et vous permettre de guérir votre anxiété. Parfois, la prise de médicaments s’avère nécessaire et complémentaire à la psychothérapie.

Comment la psychothérapie peut-elle m'aider à surmonter mon anxiété sociale ?

Il existe différents types de psychothérapies. Il sera utile d’en parler avec votre professionnel de santé afin de s’assurer d’une prise en charge cohérente. Il est important de distinguer ce qui relève du soutien psychologique et informatif, de la psychothérapie structurée à proprement parler. Une psychothérapie non structurée dite d’accompagnement, un soutien psychologique, une écoute attentive et des conseils sont tout à fait utiles, nécessaires à court terme. En parallèle, il existe des psychothérapies dites structurées qui poursuivent des objectifs à plus long terme. 

 

Les psychothérapies structurées doivent être menées par des professionnels spécialement formés. Dans les psychothérapies structurées, on retrouve par exemple :

  • La TCC (thérapie cognitivo-comportementale) se concentre sur le traitement des problèmes actuels et leur gestion pour le futur. Elle peut se faire en individuel ou en groupe.
  • La psychothérapie d’inspiration analytique va se centrer sur l’individu et les conflits psychiques. Elle vise une meilleure compréhension des processus psychiques de la personne.
  • La thérapie de « self help » ou gestion autonome des conflits avec des exercices à faire par soi-même pour enrayer les différents symptômes. La personne est formée, rencontre régulièrement son psychothérapeute et est évaluée dans sa progression.

La relaxation est aussi recommandée en complément, tout comme l’exercice physique et l’apprentissage de la régulation ventilatoire (respiration contrôlée).

Si vous souhaitez en savoir plus sur l’anxiété et les 6 autres troubles anxieux, consultez mon article sur les signes et symptômes du trouble anxieux.   

 

Pour approfondir la question de l’anxiété sociale, je vous recommande un ouvrage de référence : La Nouvelle peur des autres : Trac, timidité et phobie sociale, de Christophe André, Patrick Légerono et Antoine Pelissolo.

 

Julie Ogée

Psychologue clinicienne et Psychothérapeute

Spécialiste du développement

N° ADELI : 449328731

Pour en savoir plus sur ma pratique : www.psy-en-ligne-jo.com

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