Mon stress, ma force !

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"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas mais parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles." Sénèque

Stress et anxiété sont-ils vraiment inquiétants ?

Le stress et l’anxiété sont des états normaux qui nous servent à nous adapter aux défis qui se présentent dans notre quotidien. Mais sont-ils vraiment inquiétants ?

Alors que nous pouvons continuer à les diaboliser, ne serait-il pas plus efficace d’apprendre à les apprivoiser et cesser d’en avoir peur?

En effet, stress et anxiété ont de nombreux effets positifs. Voyons comment les reconnaitre et apprendre à en faire nos meilleurs alliés.

 

Le stress : Réaction biologique du corps face à une situation perçue comme dangereuse ou menaçante par notre cerveau. C’est grâce au stress que nous allons pouvoir combattre les menaces autour de nous. Le stress est donc notre allié, note arme de défense. Pour cela, il est important d’apprendre à bien s’en servir car il nous est extrêmement utile au quotidien. De plus, nous ne souhaitons pas que cette arme se retourne contre nous.

 

L’anxiété : L’anxiété est une réponse adaptative à des événements de la vie courante ou au stress quotidien. Tout le monde est anxieux de temps à autre. L’anxiété est donc une émotion normale.

 

Stress et anxiété : quelle différence? Avec le stress, la menace est face à moi. Dans l’anxiété, la menace est dans ma tête. Autrement dit, l’anxiété est une projection de la menace, une imagination de mon cerveau. En revanche, notre cerveau, lui, analyse la menace de la même façon, qu’elle soit devant nous ou dans notre tête. La réponse de stress est donc présente dans les 2 cas.

Apprenons à mieux utiliser notre stress :

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Sonia Lupien, docteure en psychologie, compare souvent la réponse de stress à l’homme préhistorique qui, face au mammouth, utilise son stress pour tuer le mammouth, le manger et survivre. Ou alors, pour partir en courant, si le mammouth est trop gros.

 

Dans les deux cas, les hormones de stress permettent à cet homme de s’en sortir. L’un, car le mammouth est sa nourriture et sans manger, il meurt. L’autre, car le stress lui indique qu’il vaut mieux fuir devant une menace trop importante.  Le mammouth représente la menace (le « stresseur »). Le stress est représenté ici par la lance qui permet de tuer le « stresseur », d’anéantir la menace.

Apprivoiser son stress, c’est accepter les symptômes qui vont avec :

Symptômes physiques

Quand je fais face à une menace, le stress se développe et libère en moi des hormones qui sont généralement associées à des symptômes physiques :

  • Maux de tête ou de ventre
  • Sécheresse de la buche
  • Sensation de boule dans la gorge
  • Tachycardie (palpitations cardiaques)
  • Tremblements
  • Besoin constant d’uriner

Ce sont les effets secondaires du stress. C’est tout à fait normal car la menace me place dans un état d’alerte qui me demande une attention particulière, un surplus d’énergie. Apprendre à reconnaitre les symptômes physiques du stress, c’est un premier pas pour mieux l’apprivoiser et se rendre compte qu’il n’est aucunement toxique.

Ne pas paniquer devant la menace :

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Aujourd’hui, la menace (le « stresseur ») n’est plus le mammouth. Autrement dit, il est beaucoup plus rare pour l’homme et la femme moderne que nous sommes, que la menace à laquelle nous sommes confrontés soit une menace de mort. On parle de stress absolu (danger de mort) versus le stress relatif.

 

Ainsi, si je dois faire face au stress engendré par la survenue d’un examen ou d’un entretien d’embauche, ce stress m’indique que je n’ai pas de contrôle sur la situation, mais en aucun cas que ma survie est en danger. Ne pas avoir le contrôle d’une situation, n’est pas très agréable, mais c’est relatif. C’est vrai, je ne connais pas les questions qui me seront posées à l’examen, mais est-ce bien nécessaire de paniquer?

 

En fait, grâce au stress, je suis en meilleur état d’alerte. Je suis bien éveillé et c’est essentiel pour passer l’examen. Mais je n’ai pas à craindre pour ma vie.

 

Ne pas fuir devant la menace :

Lorsque nous faisons face à une difficulté, la première réponse que la plupart d’entre nous allons fournir, c’est de fuir. Ça s’appelle l’évitement. Et que va-t-il se passer lorsqu’une situation identique va se présenter une 2ème et une 3ème fois ?

 

Le problème avec l’évitement, c’est qu’on ne résout jamais le problème! Pire encore, comme nous nous retrouvons de moins en moins confrontés à la situation problème, celle-ci a tendance à se renforcer face à nous et à générer encore plus d’anxiété. Car quelle que soit la situation, elle va finir par se représenter et notre cerveau, lui, il anticipe que cela va arriver.  C’est donc en apprenant à combattre ce qui nous fait peur, que l’on pourra diminuer stress et anxiété.

Accepter de ne pas réussir du premier coup !

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Même si les réseaux sociaux regorgent de vidéos de gens à qui tout semble réussir du premier coup, cela n’a pour effet que de nous démobiliser et nous faire sentir nuls. Or pour faire face au stress, nous nous devons d’être indulgent envers nous-même. Toute réussite nécessite un minimum d’effort (même pour ceux qui envahissent les réseaux sociaux). L’échec n’est pas une calamité. Il faut recommencer après être tombé.   

 

Imaginons, si petit enfant, nous avions décidé de ne plus nous mettre debout, après être tombé la 1ère fois, lors de l’apprentissage de la marche. Imaginons, si petit enfant, nous avions laissé le stress prendre le dessus, anticipant notre chute au point de ne plus vouloir nous relever.  Ou encore, si après une chute à vélo, nous avions décidé d’abandonner notre vélo et pour ne plus jamais remonter dessus.

 

Or quel conseil l’adulte va-t-il donner à l’enfant qui a chuté ? Relève-toi ! Recommence !

 

Mais si l’enfant n’avait pas été poussé à recommencer, s’il avait évité de faire face à sa peur, cela aurait alimenté son anxiété. Ainsi, au prochain essai, la peur aurait été plus importante, tout comme les moyens nécessaires pour la vaincre.

 

Il s’agit bien de dominer sa peur. Se donner la chance d’essayer et de réessayer. Notre cerveau fonctionne par apprentissage. Depuis tout petit, nous apprenons par essai-erreur. Les erreurs sont nécessaires à l’apprentissage. La science a d’ailleurs largement mis en évidence que les difficultés permettent à notre cerveau d’apprendre et de se renforcer.

En nourrissant ainsi notre cerveau avec des expériences positives, aussi petites soient-elles, il va s’habituer, gagner confiance en lui et le stress sera progressivement vécu comme du bon stress.

Le stress est finalement un signe que notre cerveau se prépare à faire face au défi qui nous attend.

Utiliser des stratégies contre le stress :

On parle de stratégie de «coping» (= faire face à). Cela réfère à toutes les actions qu’une personne peut mettre en place pour mieux se préparer devant des éléments stressants.

 

S’il n’est pas possible d’éliminer l’élément stressant (situation ou personne) qui nous entoure, il ne faut pas s’avouer vaincu pour autant. En agissant sur nos émotions nous pouvons modifier l’impact négatif d’un élément stressant.

 

Une des façons de diminuer la production d’hormone de stress dans notre corps consiste à écrire ses émotions et ses pensées dans un journal. Une autre méthode consiste à verbaliser et nommer ses émotions. Dans les deux cas, cela va avoir un effet d’atténuation de la douleur émotionnelle ressentie. C’est pour cela que l’apprentissage et l’identification des émotions dès le plus jeune âge est tant utile et valorisée. La littérature pour enfant regorge de livres sur les émotions, la gestion des émotions, la couleur des émotions.

 

Ces stratégies dites de coping permettent de voir le monde de manière plus positive. En écrivant ou en verbalisant ses émotions, nous mettons à distance la situation stressante, ce qui nous permet de la réévaluer. En réinterprétant une situation, il est plus facile d’en modifier la charge émotionnelle et d’atténuer le stress que cela génère en nous.

 

Une autre stratégie de gestion de son stress peut consister à pratiquer la cohérence cardiaque, une méthode développée en France par le Dr Charly Cungi. Pour cela je vous réfère à l’article de ma collègue psychologue Alison Charry.

 

Pour aller plus loin sur la question du stress, je vous recommande l’ouvrage de S.Lupien : Par amour du stress, paru en 2020 aux Éditions Va Savoir. 

 

 

La psychothérapie peut aussi vous aider à mieux comprendre l’origine de votre stress et à mettre en place des stratégies pour mieux l’utiliser et en faire une force.

Julie Ogée

Psychologue clinicienne et Psychothérapeute

Spécialiste du développement

N° ADELI : 449328731

Pour en savoir plus sur ma pratique : www.psy-en-ligne-jo.com

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